© Jean-Pierre Pelaez - 2021
Texte inédit : 1998
- Décor unique : la grande salle d’un château en Europe - 15 personnages (13 + 2) - 10 hommes, 5 femmes - Durée : 3 h.
Le soir du Jeudi Saint, dans le château qu’il vient de s’offrir, Frantz Volker, conseiller en communication du Chef de l’Etat et responsable de la politique étrangère d’un grand pays occidental -et que l’on célèbre déjà comme le prochain Président- fête avec son clan le triomphe de sa politique. Pour conforter, à travers l’exploitation médiatique d’une vieille légende, l’image sociale qu’il veut donner de son futur régime, il reçoit à sa table un pauvre vagabond. Mais son expérience en communication va tourner court et amener l’annonce prophétique de sa perte...
Paraphrasant plusieurs épisodes évangéliques tels que la Cène ou la Pêche Miraculeuse, L’ANGE DES ANATHÈMES est une sorte de saga épique, en trois journées symboliques, au crépuscule d’un monde et d’une civilisation.
LE VAGABOND
Un jour, je vous le dis, le soleil en aura assez d’éclairer votre décadence. Il mettra de la folie dans vos organisations pâlissantes et de la chaleur dans les tubes d’acier de vos constructions inesthétiques. Regardez ces aubes d’hiver que vous lui aviez fabriquées ! Vous osez appeler aubes ces caresses brouillées sur vos villes crasseuses d’industries ? Vous osez appeler Vérité ces discours fumeux sur les problèmes du Monde. Le soleil est las de recevoir votre fumée dans les yeux, et que vous l’empêchiez de briller : bientôt, il se révoltera, il éclatera d’une colère sublime, et il vous brûlera, il calcinera votre civilisation blanchie par des siècles de sénilité. Votre triomphe est l’annonce de votre mort. Votre pouvoir est en train de détruire le Monde, et le Monde vous détruira...