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LE PAYSAN CULTURELIN EXPERIMENTA I

Théâtre à une voix - Récit de théâtre

LA PORTEUSE DE PAQUETS IN EXPERIMENTA I

Théâtre à une voix - Récit de théâtre

Editions DOMENS 2008
- 1 comédien 
- Version méridionale (Traduction en occitan Jean Claude Audemar)


Jules, un brave paysan est émerveillé par les abondantes récoltes de son voisin Marcel. Ce dernier affirme les avoir obtenues grâce à Lacan, qu’il faut avoir lu aujourd’hui, dit-il, “pour avoir une bonne culture”. 
Persuadé par ces arguments, Jules s’en va à la ville chercher les livres de Lacan. Il assistera étonné à un spectacle de théâtre, à partir de textes du célèbre psychanalyste, puis se rendra à une conférence...


Extrait

- Dit’ donc, mon brav’, c’est y quoi au just’, c’qu’on vient d’voir, là ?
 -L’must de l’année, qu’i m’fait, une adaptation des Ecrits d’Lacan, par l’plus grand metteur en scène d’la Décentralisation ! On lui a décerné l’prix d’ l’Académie des Modernités et du meilleur spectacle de Théâtr’Populair’  !
- Ah ben ça, par exemple, ça, un spectacl’ de théâtr’populair’ ?
- Oui, qui m’fait, et c’est même d’ l’élitisme pour tous ?
- Et c’est-y quoi, ton élitism’ pour tous ?!
- C’est pour qu’ l’ peupl’, il ait aussi c’qu’ y a d’mieux comm’ cultur’ !
- C’qu’ y a d’mieux comm’ cultur’ ! Si c’est ça alors, par exemple !... 
- T’as  donc pas compris qu’ça parl’ des problèm’ des gens qui comprenn’ rien à rien, pour qu’i comprenn’ enfin quequ’ chos’ aux chos d’la vie ?!
- C’est ben ça qui m’ chagrin’, c’est qu’j’ai rien compris, mais alors rien du tout, qu’j sais toujours pas comment j’va fair’, pour améliorer ma cultur’ !

 

Editions DOMENS 2008
- 1 comédienne

 

 Elle n’a pas connu son père, elle a juré à sa mère mourante de toujours rester dans le camp des travailleuses.

Séduite puis abandonnée par son patron, qui l’avait envoyée porter un paquet, licenciée avec toutes ses camarades porteuses, elles mêmes séduites et abandonnées  par ce même patron, abusée par tous, mais toujours dans le camp des travailleuses, elle luttera jusqu’au bout afin d’obtenir un contrat de travail et de mariage.

 

    Extrait

D'abord, je n'ai pas connu mon père. Sa mère était morte en le mettant au monde et lorsque la femme qu’il venait de rencontrer lui a dit qu'elle aurait bientôt un enfant de lui, il s'est enfui pour ne pas voir ça. Elle ne l'a jamais plus revu. Cette femme, c’était ma mère ! C'est elle qui m'a élevée, seule. C'était une travailleuse honnête. Jour et nuit, elle fabriquait des uniformes de gendarmes pour un patron sans foi ni loi qui la payait une misère. Un jour elle est tombée gravement malade ; je l'ai vite amenée à l'hôpital, mais comme ce scélérat ne l'avait jamais déclarée à la Sécurité Sociale, elle n’avait pas sa carte, et le directeur de l'hôpital l'a laissée mourir à petit feu dans la salle des urgences. En s'éteignant, elle m'a dit : "Ma fille, promets-moi de rester toujours dans le camp des travailleuses honnêtes !" Je lui ai répondu : "Oui, ma mère, je vous le jure, sur votre tête !" Alors, elle a rendu le dernier soupir.

Je me retrouvais donc orpheline, à seize ans. Heureusement, à cet âge on n’est plus obligé d’aller à l’école ; aussi je suis rentrée comme porteuse de paquets dans un grand magasin. ..