Site officiel de Jean-Pierre PELAEZ

© Jean-Pierre Pelaez -  2021

CE QUE L'ON APPREND EN LIBERANT LA PAROLE DES FEMMES

    Je ne sais si le printemps précoce et chaud que nous avons cette année y est pour quelque chose, mais nos médias se plaisent à rapporter ces derniers temps les comportements sexuels et autres grivoiseries dont certains de nos hommes politiques se rendraient coupables vis à vis des femmes.  Rien de nouveau sous le soleil, mais la parité rapprochant élus et élues au quotidien et le combat médiatique contre le sexisme aidant, il n’est pas étonnant que tous ces affreux scandales soient dénoncés. Guidés par la Sainte Trinité du Monde France-Inter Libéré par Médiapart, les journaux, radios et télévisions veulent même à présent  libérer la parole des femmes, et publient un appel à briser l’omerta. Les femmes ainsi libérées par eux se mettent donc à parler, et il va sûrement y en avoir à raconter. Car les procédés mis au point par les hommes, depuis les plus lourds et maladroits jusqu’aux plus inventifs et raffinés, sont innombrables, dès lors qu’il s’agit de s’approprier peu ou prou le corps des femmes, et cet obscur objet du désir qui les tenaille, et les hommes politiques n’échappent pas à la règle. Peut-être même que c’est pour eux l’un des avantages de ce métier, qui sait ?!
    Ainsi, on apprenait récemment que le Ministre Sapin avait inventé un nouveau jeu, une sorte de sport appelé "tir à l’élastique". Il consiste, lorsqu’on aperçoit une culotte de femme -de préférence journaliste- dépassant du pantalon, à tirer sur l’élastique et à le relâcher promptement de façon à ce que la dame en question, comme la flèche de Cupidon, se retrouve projetée dans une direction la plus précise possible, par exemple dans les bras d’un collègue ministre ou d’un directeur de cabinet  qui vous la renvoie, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’elle s’immobilise dans les bras de l’un d’entre eux, lequel a gagné le pompon ! Pour éviter ce jeu, on conseille désormais aux femmes journalistes de ne pas porter de culotte, encore moins de jarretières, lorsqu’elles vont voir un ministre, un député ou un sénateur… 
    Mais on apprenait presque en même temps que l’écologiste Baupin, vice-président de l’Assemblée Nationale, dans le souci bien légitime de préserver la planète, aurait mis au point une nouvelle forme d’économie. Il s’agirait de vouloir à la fois le pain, l’argent du pain, la boulangère, son four et toutes ses miches. L’économie d’énergie est ainsi maximale et c’est bon pour la planète et le réchauffement climatique. Cependant, et contrairement au ministre Sapin, qui assume son invention, l’écologique Baupin, faisant preuve d’une modestie qui l’honore, dément être l’auteur de cette méthode.
    Et il est vrai que si l’on remonte quelques années en arrière, on s’aperçoit que déjà, et bien avant les duettistes Baupin et Sapin, d’autres politiques ont ouvert la voie à ce genre d’invention. On se souvient en particulier d’un ministre socialiste qui avait défrayé la chronique en mettant au point un procédé radical pour faire du social, lutter contre le racisme, et faire en sorte, selon l’idéal socialiste, qu’il y ait un peu moins d’injustices et d’inégalités sur Terre. Lui-même étant richissime, il aurait tenté d’abuser sans vergogne, dans un hôtel des Etats-Unis, d’une pauvre femme de ménage noire, laquelle, grâce aux importants dommages qu’il fut amené à lui payer, devint à son tour richissime et se retrouva en mesure de racheter le grand hôtel de millionnaires où elle travaillait pour un salaire de misère. C’est l’un des contes de fées socialistes les plus merveilleux qui soit, et l’on ne comprend pas que l’actuel gouvernement, depuis plus de quatre ans, n’en ait pas fait voter le principe, au lieu de s’obstiner avec une loi El Khomri dont personne ne veut, y compris une partie des députés qui en principe le soutiennent.
    Mais plus généralement, la parole des femmes libérées ces derniers jours fait état d’une autre pratique très ancienne, plus connue sous le nom de "promotion canapé". Cette méthode, qui tient de la magie orientale, et qui s’apparente au tapis volant d’Aladin, consiste pour une femme à s’allonger sur un canapé avec un homme, et lorsqu’elle se relève, comme par enchantement, et mieux encore qu’avec le génie de la lampe, le canapé l’a transportée dans un endroit où tous ses désirs sont exaucés, elle se retrouve plus haut que le septième ciel, dans le ciel de des rêves. C’est une méthode qui, dit-on, se pratique un peu partout, et notamment dans des entreprises, dans des administrations, mais aussi dans les médias, à la télévision ou en politique. Elle est à l’origine de carrières fulgurantes et l’on ne peut que louer le génie qui l’a inventée et planifiée, faisant des rapports entre les hommes et les femmes un véritable conte des mille et une nuits.

Le Petit Journal