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UNE ESPECE PROTEGEE

Le cultureux de gauche

    Depuis le ministre Jack Lang, la décentralisation et le développement contrôlé par le Ministère et ses DRAC des lieux dits de culture, une nouvelle espèce est apparue dans nos provinces, protégée par l’Etat, et modèle de pensée conforme : le cultureux de gauche.
    Contrairement à tous ceux qui, comme Jean Vilar, voulurent travailler pour une culture exigeante et populaire, le cultureux de gauche cultive l’entre soi, les pensums savants et l’art amicalo-élitaire. "Nul n’a de talent, hors lui et ses amis", nécessairement de gauche, ainsi le voit-on fréquenter uniquement les lieux d’inspiration ministérielle, financés par le contribuable, lire la presse bien pensante et s’intéresser d’autant plus à des ouvrages qu’ils sont inaccessibles au commun des mortels. Et pour lui, le monde est divisé en deux : la Gauche où sont tous les talents et les gentils, et la Droite, où sont tous les nullards et les méchants !

     Défenseur de la liberté d’expression, adversaire des exclusions et des discriminations, il n’hésite pas à exclure et discriminer tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Et lorsqu’il polémique avec l’un d’eux, au lieu de répondre à ses arguments, ou de lire ses écrits avant d’en parler, il lui colle des étiquettes. Et il va partout disant que l’individu en question est un fasciste, un intégriste, un néo-nazi, un anarchiste de droite ou l’un de ces monstres qui peuplent ses cauchemars d’enfant. A partir de là, ce qu’il produit est nécessairement nauséabond et méprisable. Il parle de torchon, terme consacré pour désigner tout écrit échappant à son conformisme. D’ailleurs les officines ministérielles n’en voudraient pas, ce qui est pour lui la preuve par neuf !
    Combattant la censure à l’Etranger, il ne parle jamais de celle pratiquée en France. Car, confit dans l’idéologie socialiste, rampant devant les apparatchiks de la Culture, il ne se rend pas compte qu’étant le pire conformiste qui soit, il ne risque pas d’être censuré ; ainsi il va proclamant partout avec certitude et fierté qu’il n’y a pas de censure en France ! Imprégné de l’esprit du système, il combat un fascisme mythologique qui le fait trembler comme un personnage de film d’épouvante, sans réaliser que, s’il en existe un aujourd’hui, il en est le principal vecteur, avec son esprit sectaire et totalitaire. Ainsi son engagement -qui est aussi son brevet de bien pensance- est la dernière justification d’un système à bout de souffle, où une petite caste se gave sur le dos du peuple.
    Entre niais et Tartuffe nouveau, entre idiot utile et carriériste, selon son degré d’évolution spirituelle, ou l’angle de vue, dénué d’esprit critique, admiratif de ce qu’il faut admirer, c’est à dire ce qui est culturel/médiatique, sorti du Monde libéré par Télérama, défenseur d’un centralisme et de circuits nationaux qui étouffent toute création en région, un peu précieux ridicule sur les bords, il forme le troupeau sur lequel prospère un monde artistique sclérosé, dénué d’invention, de créativité et d’imagination. On le trouve dans les lieux de la culture technocratique et de l’intelligentsia conforme, comme la Cour d’Honneur d’Avignon, où il a tremblé d’effroi cet été à la représentation des "Damnés" et de "Tristesses", spectacles évoquant les nazismes d’hier et de demain, ou bien il va admirer les merveilles picturales et sculpturales de l’art officiel iconoclaste et pipi-caca, plug anal, urinage sur le Christ ou vagin de la reine. 
    Grand défenseur de l’égalité homme/femme, il approuve cependant burkinis et burqas au nom de son engagement pour la diversité, le multiculturalisme et l’immigration, affirmant au nom des Droits de l’Homme qu’il faut voiler les femmes. Pourfendant le réac, il a su s’accommoder de l’UMP qui protège tout aussi bien son conformisme et son insignifiance, et soutenir le nouveau parti UMPS, chargé de barrer la route au Front National.
    A Béziers, il ne va qu’à Sortie-Ouest, les autres théâtres -hors Multidépartementale- n’étant que de pauvres lieux de divertissement pour le peuple ou la populace, ce qui pour lui est pareil. Car il ne mélange pas le "démos" peuple démocrate qui vote pour le Parti Ecolo/Socialiste et la Gauche Caviar et le "populus", peuple populiste qui vote FN. Confondant l’esprit avec l’esprit de clan, il se plait là où règne ce qu’il croit être l’intelligence supérieure, mais qui est bien souvent l’une des formes de l’insondable bêtise humaine ou de la politicaillerie. Et, friand de postures, généreuses et célestes, par lesquelles -à condition que son petit confort n’en souffre pas- il se démarque de tous les démons d’extrême-droite, il veut tellement faire l’ange qu’il finit par faire la bête, une grosse bête qui n’a vraiment  rien à envier à cette bête immonde qui le hante ! 

Le Petit Journal